En juin 2015, une Citroën C4 noire m'est rentrée dedans, avant de prendre la fuite (je passe sur cette histoire, il y aurait beaucoup à dire...).
Voici la vidéo de l'accident capturée par ma dash-cam (très pratique, ces appareils !) :
L'expert est passé, il a estimé à l'époque que mon véhicule valait 3100 EUR, et que le montant des réparations se montait à 5100 EUR (ce que je trouve hallucinant).
Résultat : mon cageot est classé "économiquement irréparable", il est gagé en préfecture, et je ne peux plus le revendre que pour casse ou pièces détachées (ou export...). Mais comme il n'est pas classé comme véhicule dangereux, je peux continuer à le conduire. Je serai son dernier propriétaire.
Or, pour moi il était hors de question de le laisser moisir et de laisser la corrosion faire son œuvre : et je l'ai donc réparé moi-même en août 2015.
Je souhaitais donc partager cette expérience avec vous.
Cette réparation est l'objet de ce billet en 2 parties : les dégâts, et la réparation.
1- Les dégâts
L'impact a eu lieu sur le coin arrière droit, au niveau du bloc batterie.
Cela a enfoncé l'aile arrière droite, qui s'est froissée entre la trappe de réservoir et la portière arrière droite. La pointe de pare-choc baillait.
L'encadrement de coffre s'est affaissé. D'ailleurs le coffre fermait mal.
L'aile arrière droite étant enfoncée, la portière arrière droite frottait sur son encadrement : elle fermait très difficilement, et la peinture a d'ailleurs sauté à cet endroit, tant sur la tranche de porte que sur l'encadrement.
A l'intérieur du coffre, le cache de batterie avait sauté. La batterie s'est pris un méchant coup, mais heureusement elle n'a pas crevé et était toujours en bon état.
Le renfort d'aile s'est vrillé et tordu.
La batterie retirée (avec difficulté), on voit alors bien l'enfoncement de la tôle. La plaque support de batterie était d'ailleurs encastrée en dessous, impossible de la retirer. Quant à la grille d'aération, elle a pris cher...
Fort heureusement, le longeron n'a pas été touché. La structure du châssis est donc intacte, il n'y a aucun danger pour la stabilité et la sécurité.
Le moteur de fermeture de la trappe à essence étant fixé sur le renfort d'aile, le loquet était désaxé et avait ainsi sauté : la trappe à essence ne fermait plus.
Une fois le pare-chocs retiré, à l'extérieur on voit bien l'impact :
Le renfort de pare-chocs montre quelques fibres brisées, mais globalement le pare-chocs et ses amortisseurs sont restés en bon état.
Les supports de pare-chocs ont cassé avec le choc. D'où la pointe de pare-chocs qui baille...
Le bloc batterie a été bien enfoncé et déplacé vers l'avant, mais fort heureusement le passage de roue n'a pas été affecté. Là encore, il n'y a donc pas de danger pour la sécurité.
Une dernière photo, de près, avant de passer aux réparations. On voit bien qu'à certains endroits, la tôle s'est déchirée : il était urgent d'intervenir avant que la corrosion ne commence à s'installer.
2- Les réparations
J'ai acheté des nouveaux supports de pare-chocs, et une nouvelle grille d'aération. Le tout pour environ 45 EUR.
J'ai préparé quelques outils et produits de traitement - j'avais prévu un peu de mastic pour le pare-chocs, mais je ne l'ai finalement pas utilisé.
Outil indispensable : un vérin hydraulique de carrossier, de pression 10 tonnes. Environ 110 EUR sur eBay.
Démontage du pare-chocs.
Et des optiques.
Retrait de la grille endommagée.
On voit encore mieux la déformation et l'ampleur du choc, sans grille.
Démontage des supports de pare-chocs endommagés.
Redressage de la tôle au vérin hydraulique.
Le plus dur est de trouver des points d'appui qui n’entraînent pas d'autres déformations de tôle. La technique a consisté prendre autant que possible appui sur le longeron, sinon le plus proche possible en prenant des précautions.
Il faut il aller petit à petit, point par point. C'est très long, c'est assez physique (il faut sans cesse pomper et relâcher, avec un vérin qui est assez lourd et dur à garder en place, et avec des appuis qu'on a parfois du mal à maintenir). C'est la partie la plus difficile, et on n'était pas trop de deux, avec mon père, pour le faire correctement.
Ainsi, petit à petit et progressivement point par point, ça se redresse.
En redressant la tôle, j'ai alors pu retirer la plaque support de batterie.
Redressement au vérin de la hauteur d'aile, et donc du cadre de fermeture de coffre.
Tout reprend forme, petit à petit...
Pour la carrosserie, elle a été défroissée au marteau en caoutchouc.
Soyons honnête, il reste encore une petite trace. Mais il faut vraiment se pencher dessus et avoir un angle d'éclairage particulier pour le voir, comme sur cette photo :
Petit pause...
En tout cas, il vaut mieux avoir de la place pour se lancer là-dedans.
Le renfort d'aile est à nouveau droit, et l'alignement du bloc batterie est à nouveau aligné avec la tôle arrière de la voiture.
Petit contrôle : fermeture du coffre pour contrôler son alignement. C'est à nouveau parfait.
Le renfort d'aile n'est plus vrillé ni tordu, et le cadre de la grille d'aération est à nouveau rectangulaire.
La plaque de support batterie, partiellement redressée, avant qu'elle aille à l'étau pour retrouver totalement sa forme d'origine.
Application de traitement anti-corrosion Frameto, en particulier aux endroits où la tôle s'est un peu déchirée, et où elle a été nettoyée à coups de Dremel. Il vaut mieux ne pas être léger en traitement anti-corrosion, et en mettre un bonne couche.
Le Frameto est bleu à l'application, il devient noir en séchant.
Idem à l'intérieur.
La portière arrière ne frotte plus, elle ferme à nouveau normalement. La tranche de porte et l'encadrement ont été repeints.
La nouvelle grille d'aération et les nouveaux supports de pare-chocs ont été installés.
Remise en place de la plaque support de batterie remise en forme.
Le moteur de fermeture de trappe à essence et le loquet sont à nouveau alignés : la trappe à essence ferme à nouveau normalement.
Le pare-chocs a été brossé et repeint.
Remontage du pare-chocs, puis remise en place des caches en plastique et des velours intérieurs.
Remise en place de la batterie.
Et voilà le résultat.
Et voilà. Ça aurait été dommage de l'envoyer à la casse pour si peu, non ?
Ca m'aura donc coûté environ 160 EUR de matériel et outils, et 1 grosse journée de boulot pour mon père et moi. On est loin des 5100 EUR avancés par "l'expert" (que je vois comme un escroc).
Quoi qu'il en soit, mon cageot reste désormais gagé en préfecture, et classé VEI (véhicule économiquement irréparable). C'est pas grave, je n'ai pas l'intention de le vendre ; et de toute façon avec 350 000 km au compteur à l'époque (393 000 maintenant), personne ne me l'achèterait...
Have fun !
