Mercedes, BMW, Audi, DS: les constructeurs auto partent à l'assaut du luxe
Posté : 02 mars 2017, 08:19
DS dévoile ce mardi son DS7 Crossback. Vendu au prix d'un Audi Q3, il sera livrable en janvier 2018. La marque haut de gamme de PSA veut profiter du grand boom mondial des voitures "premium". Les allemands sont attaqués par Jaguar Land Rover, Volvo, Lexus.
Le haut de gamme automobile se porte à merveille. Alors que qui porte les espoirs du nouveau label de PSA, toutes les marques "premium" affichent des ventes record… Sauf justement DS. Mercedes-Benz est devenu le nouveau numéro un automobile du haut de gamme l'an dernier, avec des volumes qui ont grimpé de 11,3%, dépassant pour la première fois la barre des 2 millions d'unités. Son rival bavarois BMW a également franchi le seuil des deux millions en 2016, en hausse de 5,2%. Audi (groupe Volkswagen) s'affichait l'an passé à 1,87 million (+3,8%). Les trois premières marques haut de gamme germaniques frisent ensemble les 6 millions d'unités. Elles ont doublé leurs livraisons en dix ans. Avec Porsche, elles représentent carrément 70% des ventes des labels "premium" dans le monde (près de 9 millions l'an passé).
Lexus, Jaguar Land Rover, Volvo à l'offensive
Mais, même s'ils conservent une formidable avance, les allemands voient la concurrence s'amplifier. Le japonais Lexus, né en 1989, se rapproche ainsi des 700.000 unités annuelles et vise le million. En quatre ans, Infiniti, marque de Nissan, atteint les 230.000 et table sur un demi-million à terme. Côté européen, Jaguar Land Rover fait encore mieux. Propriété de l'indien Tata, le constructeur britannique a carrément triplé ses volumes en six ans seulement! Sur la même période, le suédois Volvo, détenu par le chinois Geely, les a accrus de presque 50%.
Toutes ces marques sont certes portées par les marchés porteurs, en Europe, en Amérique du nord, et principalement en Chine. BMW a ainsi livré plus d'un demi-million d'unités (avec Mini) rien que dans l'ex-Empire du milieu l'an dernier. Et ce, pour la première fois. D'autres pays s'ouvrent aussi au "premium". C'est ainsi que Mercedes a inauguré il y a un an une nouvelle usine d’assemblage au Brésil. Si les ventes sont toutefois tirées essentiellement par l'Asie, les scores des marques "premium" progressent aussi en Europe. BMW y a ainsi dépassé pour la première fois le million d’unités (avec Mini, +9,2%) en 2016.
Des marges qui font rêver
Le succès, les marques de haut de gamme le doivent surtout à leur image de qualité, leur raffinement, le confort et le plaisir de conduite que leurs véhicules procurent, leur technologie avancée. Acquérir une de ces voitures demeure en outre un symbole fort de réussite sociale. Les voitures bénéficient du coup d'une forte valeur de revente, qui rend leur coût de possession pas forcément plus important que celui d'un modèle généraliste, malgré le prix d'achat élevé. Si leurs belles voitures racées, cossues et puissantes sont mondialement appréciées, les constructeurs "premium" ne négligent pas les nouvelles motorisations écologiques. Les ventes des véhicules électriques et hybrides rechargeables de BMW ont ainsi dépassé les 62.000 unités en 2016. Et Lexus doit en grande partie son succès aux motorisations hybrides.
Avec des prix de vente unitaire élevés, les constructeurs "premium" affichent de fortes marges, qui font rêver les marques généralistes. Mercedes a affiché une marge opérationnelle de 9,1% (en 2016), BMW (division voitures particulières) 9,5% (au premier semestre 2016), Porsche 17,35% (sur les neuf premiers mois de 2016).
DS à l'assaut avec le DS7 Crossback
Pas étonnant que de tels scores créent des jalousies! C'est pour cela que Carlos Tavares, à peine arrivé à la tête de PSA (en 2014), a décidé d'ériger DS en marque indépendante. Malheureusement, cette décision n'a pas été suivie… de nouveautés susceptibles de doper des volumes dérisoires. Il faut en effet trois à quatre ans pour développer un nouveau véhicule. Faute de produits inédits, DS n'a enregistré que 85.981 ventes l'an passé, en chute de 16%. Mais, la relève arrive. Ce mardi 28 février, à deux pas de la place Vendôme à Paris -symbole du luxe tricolore-, DS a dévoilé à la presse son "SUV" DS7 Crossback, premier d'une toute nouvelle lignée de six modèles. Un véhicule résolument haut de gamme, avec une profusion de cuirs, de bois, qui parsèment généreusement selleries, contre-portes et planches de bord dans des coloris chauds, avec des pièces en matériaux nouveaux comme le cristal.
Malheureusement, pour les livraisons, il faudra attendre janvier 2018 en Europe et juin de la même année en Chine. Fabriqué Mulhouse (Haut-Rhin) puis à Shenzhen (Chine), ce véhicule sera au prix d'un Audi Q3 (à partir de 30.000 euros), selon la firme. Long de 4,57 mètres, ce DS7 Crossback sera la première voiture du groupe PSA à recevoir (en 2019) le système hybride rechargeable PSA de 300 chevaux, capable selon la firme d'une autonomie de 50 kilomètres en électrique. Ce DS7 devrait être produit à raison de 45-50.000 unités par an et par usine d'après des sources internes. DS a un potentiel pour vendre jusqu'à 700.000- 800.000 voitures par an, prédisent certaines sources internes de PSA, à l'horizon 2025-2030
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