Bonjour à tous,
Etant "petit nouveau" sur le forum et après être passé par la rubrique "Présentez-vous", j'essaierai ici par le biais de mon premier post d'apporter ma pierre à l'édifice sur ce sujet.
J'ai moi-même constaté très récemment une vis en plein sur la bande de roulement de mon pneu arrière gauche Runflat de marque Continental.
Après quelques renseignements pris sur le net, j'ai effectivement constaté que Continental (avec leur gamme SSR) fait partie des rares constructeurs avec Pirelli qui annoncent officiellement que leurs Runflat ne sont pas réparables.
J'ai donc mené mon enquête et suis allé également chez un spécialiste du pneu Euromaster (de bonne réputation près de chez moi) qui ne font que ça. Et en recoupant toutes les infos que j'ai pu glaner, j'ai enfin compris :
La particularité d'un pneu Runflat, c'est qu'il est censé vous permettre de rouler après une crevaison pendant 80km à 80km/h.
C'est du moins le "consensus" fait par les constructeurs autour de son cahier des charges.
Et pour pouvoir accomplir cette petite prouesse technique, il faut savoir que le pneu est doté (selon sa technologie qui varie en fonction du constructeur), d'une structure "autoporteuse" qui rend les flancs beaucoup plus rigides et moins sujets à la déformation (pour éviter notamment le déjantage).
C'est ce qui explique entre autres, pourquoi les Runflat sont réputés plus "bruyants", leur rigidité accentuant justement la conduction des vibrations, là ou un matériaux plus souple va les "absorber". Voilà pouquoi un pneu classique (non Runflat) par définition plus souple, sera toujours moins bruyant. On ne peut pas tout avoir et il faut choisir entre rigidité et comfort acoustique.
Mais bref, revenons à nos moutons !
Cette structure autoporteuse va justement remplir son role et s'abimer si le conducteur qui a crevé, roule avec son pneu Runflat "à plat" sur autoroute par exemple. Le pneu va remplir sa fonction et vous permettre de rouler, mais c'est un peu comme un airbag dans le sens où cela doit être considéré comme un "joker" à usage unique.
Et une fois cette structure déteriorée (puisqu'elle a rempli sa fonction), l'intégrité du pneu se voit "compromise" et le fabriquant ne sachant pas si suite à la crevaison vous avez roulé ou si votre voiture s'est contentée de rester stationnée sur votre parking, il préconise alors systématiquement le changement pour ne pas voir sa responsabilité engagée, d'autant plus si les pneus sont montés sur un BMW M avec des chevaux sous le capot...
En conclusion, la réparation demeure possible, d'ailleurs Euromaster l'a fait sur mon X5, mais elle necessite au préalable
un démontage du pneu et un examen minutieux des flancs et de la structure interne pour diagnostiquer toute détérioration éventuelle qui prendraient la forme de "marbrures" / "craquelures" et qui risqueraient de compromettre la structure autoporteuse du Runflat. La meilleure réparation possible se faisant bien sur avec leurs "champignons" par l'intérieur du pneu si on veut faire cela selon les règles de l'art.
Mais vous comprendrez maintenant pourquoi beaucoup de concessionnaires refusent la réparation, celle-ci n'étant pas forcément rentable pour eux d'autant qu'elle engagerait leur responsabilité en cas d'accident, tout cela pour une "opération" qu'ils ne peuvent pas non plus facturer de manière indécente au propriétaire du véhicule. Ce problème de réparation de Runflat relevant à la fois donc d'un aspect : technique, juridique et mercantile, voilà pourquoi on arrive aux abbérations et aux informations contradictoires que vous constatez aujourd'hui.
En espérant avoir pu aider
«Seuls ceux qui tentent l'absurde peuvent réaliser l'impossible.» – Albert Einstein